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L'ind​é​cence du coup

by La descente du coude

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1.
2.
Rince-Bush 03:00
T’as mauvaise ALÉNA t’es sur ma liste des ruines sous ton palais rumine un parfum qui envenime salive icarienne qui noie l’ambition irakienne sous ton aurore je suis l’enfant martyr qui fond sous le plomb de « oui sire! » Des aigles de fer voltigeant en cauchemars bombardent leur trame sonore stéréos crématoires, atterrés au crime à soir la mort semée, morcelée les hommages collent à tes héros comme ma peau s’émancipe de mes os Ton hostile de vie est un mode de déni en somme s’y faire, c’est somnifère, c’est se taire aux risques, en terre aux rixes où tu bois de l’or noir comme l’espoir Y a une meute de D. Cheney Abou Ghraïb de souffle armés de scies (aye) et au pied du Pentagone j’étouffe
3.
Si les paroles s’envolent et les écrits restent j’m’accrocherais bien aux mots que ta langue verse s’enfuir sur une goutte de salive, l’expression active un échange qui dérive en raison de vivre Pendant que mes aisselles laissent tomber leurs sanglots sur un corps qui peine à peser ses mots mes articulations s’affaissent sous une avalanche d’allégresse L’encre que je verse sur ce papier arrive à peine à évoquer la souplesse de tes pas dansés, la mouvance engagée le refus d’une image qui met le corps en gage dans une surenchère qui pour message le goût de l’esclavage Être de peau qui aime les poèmes d’une femme qui parle des os qui la soutiennent dans des termes d’amour haine l’ambivalence du possible et de c’qui freine la squelettique de la condition humaine la fragilité des rêves qui nous tiennent dans le désir qui garde en haleine
4.
Le culte du corps dans un cul-de-sac tabou de la mort le corps en vrac les pilules qui pullulent l’artifice qu’on adule les prophètes qui projètent le progrès sans procès Prothèses morales pour les titubations du corps social Béquilles de Prozac sur la tempe se braque le magnum des magnats la liberté au bout des doigts Prothèses morales pour les titubations du corps social Chagrin et capsules, chacun dans sa bulle on s’éclate et devient flat dans un cocktail d’acrobates funambules verticaux, sur la corde raide : nécro… contorsionnistes sentimentaux vendeurs de popsicles et de pop-psycho jongleurs de haut-le-cœur, dresseurs de peurs échassiers estropiés et clowns clonés remplissent les coulisses d’un cirque quotidien factice On reproduit la misère d’un idéal de plaire culture populaire, reflet d’angoisses insulaires miroir d’empire réfléchit comme un vampire
5.
Époque scie 03:13
Non, m’a dit la fonctionnaire en s’en curant les dents de scie la lame rouillant mes souhaits aussi nom, maudit soit le dictionnaire le code, la grammaire des dédales de la Solidarité Sociale Dans le labyrinthe où se perd ma plainte les sbires éreintent une bureaucrate qu’on formate aux mots qui battent se met à débiter d’un langage astiqué au plastique mastiqué une tactique crasse tic tac qui agace et saute la tête à claque Quand l’État te crache boursier et se défilet de sécurité tu portes le poids en privé de baby-doom à pépé pay machette, marchette, marché nos vieux os sont liquidés selon l’égout du jour qui nous lègue aux vautours Décolle… lectivité époque scie, sida, sea-doo, cité époxy dix sous le sous-développé dope de père en fissures tire un joint sur nos gelures on se blaste, on se blesse, blasés bien sûr qui nous lègue aux vautours
6.
Bam bam 02:43
L’accident; l’Axe et l’Occident se tapaient sur les nerfs… de la guerre les feux d’artifices du nouveau millénaire prennent les couleurs d’idéologues sanguinaires aux mots qui traquent comme des radars tous les chemins mènent à Kandahar Wababellopbapbellop BAM Boum! comme aux belles années de la guerre froide la menace du bouton rouge amène de nouvelles croisades Les mille et une nuits aux longs couteaux (où la chair hasarde) ont perdu leur statut de contes on ne compte plus les dommages collatéraux dans les histoires que les journaux racontent Juste au cas où la théorie du chaos nous réservait un battement d’ailes de trop et que ruisselaient du ciel des engrais à champignons artificiels j’aimerais exprimer mon refus complet à la NORAD et ses laquais à tous leurs sombres projets
7.
Temps stérile mais scatophile où même l’utile ne mène à rien temps futile actes serviles les imagos, les images-in et l’au-delà de la vitrine glacée qui vient refléter mes insécurités comme les fois où tu m’as, on s’est, je t’ai flushée génération extrême s’excrémente, tire la chaîne dans la tourmente de se voir disparaître dans sa descente un tourbillon mais le vide au centre, j’prends de l’expansion mais le bide au ventre est le malaise que j’enfante Je suis un arbre sans racines, un fruit qui envenime et qui croît dans le compost moderne je suis le tape-à-l’œil des cimes, l’illusion qui décime et qui cerne dans des décors ternes Dans un traité d’économie qui abonde en pénuries « Les Années Folles » l’hystérie p. 29 lis bien ce qui suit…. J’ai un sourire au mascara et je déprime sous mon masque à rat y a une crise qui me ronge je vois la Grande Dépression dans mes songes
8.
9.
Bye bail 03:58
Mon logement se crie de peine, de pénurie, de hausses de prix et de mauvaise plomberie y a de l’eau qui coule de mon plafond ça suinte des parfums de gentrification gens tristes, frictions fric et fractions Le proprio fait croître son lot « je mange gros mais j’suis rien à côté de l’Ontario » les Harris aux cravates ont sorti l’épée L Q L’APQ, le CPQ donnent rendez-vous dans’ rue Pancarte à louer, banc de parc c’t’été de locataire à loque à l’air …et à taire le sens se perd, mais le cens se régénère et c’est une guerre, oui c’est une guerre Si les têtes hochent là-bas vers les maisons neuves c’est qu’on domine, ces condos minent et abreuvent la spéculation immobilière et les coups de pied au derrière bye bail, t’es par terre
10.
Aboule l’avoir Taschereau la nausée abonde comme des autos math tant tant tant tendance tendue temps durs mais peu durables où des cons (soma) blatèrent du meilleur démon communication deaf ici taire de si vite civic en civière comment savate? je suis slugué de slogans asséné de coups de claques-sons scindants maganesthésié Ceci est une autopsychose une morsure de poussière un échec en blanc éléphant texte Je bulldoze les mots à mesure qu’on cimente le besoin me couvre d’émail Champlain de bouts tic-tac-toe t’es mort de parcs ignobles et de reste-en-rang excès, excès, etcetera Bout laid à voir : tache rot hotdogueulasse steamé à mon estime vapeur risée saucisse fumée à l’exhaust motorganic engloutie sous un look kitschopulaire relishé tu coules dans ma bouche dégoût le canal famine des mal famés des clientèles-cibles proches de vos mires excès, excès, etc.
11.
À ma job y a des plantes en plastique que mon boss trouve fantastiques parce qu’y a jamais eu le pouce vert mais les doigts jaunis au cancer cotex pulmonaire, botch identitaire le conditionnement de l’air inspire des comportements suicidaires Je sens plus rien mon nez se bloque comme un boulevard je stresse pis j’reste pris j’respire l’or noir dans le cœur d’une ville qui pompe pas tant qu’il me fait pomper j’trouve plus l’sens je suis l’essence d’un corps motorisé l’éthique gênée j’suis modifié À tous les coins de rues se trouve un psychologue une oreille-parcomètre pour mes monologues que plus personne n’a le temps d’écouter c’est le temps des coûts et des dégoûts d’la névrose et des tabous des totems capitaux et des registres d’écrous des tueries « dis tu ris » du Ritalin discipline d’industrie la classe ce lieu sain ceint, ceint, ceint, saint, saint, saint symptômes jetés à l’ombre À ma job on est au moins dix pareils à ma job on n’est pas on disparaît constamment en-dessous dans la hiérarchie des sous production au-dessus rêves déçus phrasés pour la norme, sourires uniformes microphysique du pouvoir, économie politique du corps […] Des violeurs qui disent : « je t’aime » des victimes qui demandent qu’on sème d’la haine
12.
Les banquiers de la planète sont passés pour me dire que j’étais complètement obsolète avec des discours de scribe pour analphabètes j’ai quand même cru comprendre que ma dépendance était complète Marabouts du développement économistes charlatans avec des tours de passe-passe ces magiciens jouent de plus en plus sur ma désillusion PAS (Plan d’Ajustement Structurel), PAS, PAS, non tu passeras pas réformes avec le marché pour axiome tes promesses de progrès sont synonymes de ma détresse et de mon rejet « Bonne gouvernance » perpétuelle dépendance ton « aide alimentaire » assèche mes terres de misère pendant que le blanc d’à côté prospère je passe mon temps dans les sabliers du désert
13.
Jeu blanc 03:36
Discours dérisoire toujours la même histoire la peur déguisée en espoir la protection à coups de milliards « L’ignorance c’est la force » la force de faire croire que « La guerre c’est la paix » à nous la victoire!!! Une ligne tracée, v’là une bonne façon d’arrêter de penser les yeux bandés, la marche des croyants vivant pour l’éternité Un vote pour Dieu, un vote pour la vie Jésus crie : « Le Paradis! » un vote en attendant le Messie et la droite vous remercie Ben Laden vs les Born Again film d’action à l’américaine le compte : 1-0 Christian Ben se mont’ la bine, vidéo top chrono, Go Christian Go!!! faut que ça soit 2-0 on veut pas d’un autre Ground Zero Échec avant speech redondant on se montre rassurant on tire au but on crie pro-vie clin d’œil au lobby

about

« L’Indécence du coup s’avère en fait le premier disque complet du chanteur Simon Leduc, anciennement de SLM et auteur de superbes textes engagés francophones. Au-delà des mots, La descente du coude matraque ses instruments avec une rage punk qui laisse parfois place à des influences plus progressives, mais l’intensité ne s’en trouve jamais atténuée. Explosif, ravageur et réfléchi. » (ORL, Voir)

credits

released May 1, 2005

Maison de disques : Dare To Care Records

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La descente du coude Montréal, Québec

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